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ALLO Katana DAC Review

Vous êtes donc curieux de connaître le son du DAC Allo Katana, n'est-ce pas ?

Le DAC Allo Katana est certainement le DAC I2S le plus attendu cette année. Je ne vais pas vous ennuyer en vous disant à quel point Allo est innovant, intelligent, etc. Mais il est certain qu'ils ont réussi à attirer l'attention lorsqu'ils ont annoncé leur intention audacieuse de créer "La meilleure implémentation du DAC ESS9038".

Vu la réputation qu'ils ont établie avec leurs produits précédents (Kali, BOSS et Digione, pour n'en citer que quelques-uns), il n'est pas étonnant que ce DAC ait été attendu par beaucoup, moi y compris.

Donc, 7 mois après leur annonce, j'ai finalement reçu la Katana à ma porte. Allo m'a envoyé le lecteur Allo Katana complet et prêt à jouer, ainsi qu'un stack DAC Allo Katana (DAC uniquement).
J'ai donc eu la chance de vivre "l'expérience client sur les deux produits", et j'aimerais commencer par cela, puisque pour ce produit c'est particulièrement important.

L'EXPÉRIENCE KATANA

Le DAC Allo Katana est définitivement une expérience d'apprentissage: vous avez 3 cartes empilées l'une sur l'autre (en partant du bas : DAC, étage de sortie, microcontrôleur), et vous remarquez immédiatement qu'il y a plein de prises d'alimentation, de cavaliers, de sélecteurs, de fils...

Alors, de peur de faire un gâchis, j'ai immédiatement commencé à lire le manuel de Katana, sentant tout de suite que cette chose avait besoin d'une installation correcte et prudente.

Pour faire court : le Katana n'est pas un DAC facile à brancher et à utiliser, il n'est pas fait pour les débutants et il n'est pas fait pour être branché de la mauvaise façon. Allo a veillé à ce que son manuel soit clair et détaillé, mais je ne recommanderais certainement pas à un novice du monde Raspberry PI de commencer avec lui (je recommanderais plutôt d'acheter le lecteur complet, nous verrons plus tard pourquoi).

Cela me rappelle les premières sensations que j'ai eues à l'époque où je restaurais des platines : le sentiment constant d'avoir affaire à un équipement délicat, qu'il est fondamental de comprendre comment le traiter pour ne pas faire un désastre et que tirer le meilleur parti de cet équipement est une question de patience, d'étude et d'effort.

Si je dois faire une remarque à Allo : s'il y a un moyen de simplifier les 3 tableaux, faites-le. Pour l'instant, c'est trop complexe, même pour les utilisateurs experts. Je sais que pour certains cela peut être une bonne chose, mais je pense définitivement que la simplicité est l'ultime sophistication, et je ne vois pas d'effort dans cette direction avec le Katana.

Avec l'Allo Katana Player, vous obtenez pratiquement tout ce qui est prêt à jouer, configuré et emballé dans une belle valise. Je n'ai pas peur de dire qu'à l'heure actuelle, le Allo Katana Player (avec Volumio bien sûr) est le MEILLEUR streamer du marché en termes de rapport qualité/prix. Et compte tenu de la facilité avec laquelle Volumio est devenu facile à utiliser, et de la qualité avec laquelle Allo a emballé ce merveilleux DAC, il est définitivement conseillé à ceux qui veulent s'équiper de leur premier streamer sérieux.

L'ALLO KATANA TECH 101

Le DAC Allo Katana est constitué de 3 composants séparés, fonctionnant ensemble et empilés l'un sur l'autre :

Allo Katana Dac Stack

La carte DAC elle-même

Cette carte héberge le coeur palpitant de la Katana : le DAC ESS9038, probablement le morceau de silicium le plus loué dans l'industrie aujourd'hui (au moins par les concepteurs audio...). Sur la même carte, nous trouvons également les oscillateurs NDK à très faible bruit de phase pour le DAC.
C'est la marque de fabrique d'Allo en matière de design : s'assurer que le DAC fonctionne en mode Master (ce qui l'immunise contre l'horloge pauvre et instable du Pi) et mettre d'excellents oscillateurs dans le mélange.

D'après mon expérience, ce choix de conception permet d'obtenir une excellente séparation instrumentale et un excellent rythme (chaque échantillon audio est joué au moment exact où il doit l'être).

L'étape de la sortie

C'est ce qui est vraiment intéressant à mon avis. Allo a fait un choix extravagant, mais courageux : un étage de sortie à opampille de classe A. La première contradiction ici est que les opamps sont généralement associés à un mauvais son, alors que la classe A est généralement synonyme de circuits de haute qualité.

Le deuxième point est que l'on ne s'attend pas à placer une conception de classe A suceuse de courant au-dessus d'un dispositif à faible consommation (sans aucune trace de dissipation thermique) tel que le Raspberry PI.

Ioan d'Allo, répondant à mes questions, a commenté :

  • Les opamps sont généralement associés aux opamps monolitiques (des semi-conducteurs vraiment bon marché qui font juste le travail, utilisés lorsque le prix et l'espace sur la carte sont cruciaux), alors qu'Allo a fait équipe avec un concepteur analogique (sparkoslabs.com) qui conçoit des opamps fabriqués avec des composants discrets (ils contiennent en fait des transistors, des condensateurs et des résistances). Si l'on ajoute que le circuit analogique est conçu (et réglé) à la main, qu'il utilise des condensateurs et des résistances de première qualité et qu'il fonctionne en classe A, Allo affirme que cet étage de sortie est totalement transparent.
  • L'étage de sortie peut éventuellement être éteint en actionnant un interrupteur sur la carte MCU (sauf lorsqu'il est alimenté par une alimentation externe de +-15). J'ai d'abord pensé que le MCU avait la capacité de détecter l'état d'inactivité du DAC et d'éteindre l'étage de sortie, mais ce n'est pas le cas. Mais cela peut être une fonction vraiment géniale (principalement pour ceux qui laissent leur appareil allumé 24/7) et j'aimerais beaucoup qu'Allo parvienne à l'implémenter.

Le microcontrôleur

Le DAC ESS9038 ne peut pas être facilement intégré dans des implémentations i2s pures (comme tous les boucliers audio Raspberry PI), pour une variété de raisons différentes. La façon la plus courante est donc d'empiler un microcontrôleur entre le BUS I2S du PI et le DAC lui-même, et ce DAC ne fait aucune différence. Il n'y a donc rien de spécial ici.

L'ALIMENTATION EN ÉNERGIE

Le Katana est conçu pour être alimenté dans 3 configurations différentes (selon le manuel d'Allo, de la pire en termes de qualité sonore à la meilleure) :

- Alimentation simple (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB de type C sur la carte MCU)
- Double alimentation (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB de type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur de type Micro USB sur le Raspberry PI)
- Triple Power (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB de type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur Micro USB sur le Raspberry PI + 5V 3A via les fils noir et rouge)
- Quad Power (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur Micro USB sur le Raspberry PI + 5V 3A via le fil noir et rouge + alimentation -+15)

L'alimentation quadruple est ce qui permet théoriquement d'obtenir la meilleure qualité sonore, bien qu'Allo précise qu'"une très bonne alimentation doit être utilisée pour obtenir de meilleurs résultats que nos régulateurs embarqués". Ainsi, ce qu'Allo recommande comme étant le meilleur SQ dans le manuel est en fait une alimentation triple, où aucun +-15 Volts ne doit être alimenté. Dans cette configuration, vous devez cependant câbler (et éventuellement souder, si vous aimez les travaux propres) deux fils d'alimentation transportant du 5V.

Options d'alimentation du DAC Allo Katana

J'essaie le Katana Player en configuration double PSU, en alimentant le PI avec une alimentation générique de 5V 3A, et en alimentant la carte Katana Controller avec une ifi iPower (pour tirer le meilleur parti de cette combinaison, j'ai ajouté une iFi groundhog, utile pour se débarrasser de toute boucle de terre possible dans mon système).

Mes impressions d'écoute sont donc liées à cette configuration (qui est, avec les mots d'Allo : réglages de qualité sonore moyens), je vais donc l'essayer avec 3 PSUs différents et mettre à jour cette revue en conséquence (bien que je ne garderai pas le système dans cette configuration, sauf si je vois pas moins que des Anges et Déesses, car ce serait une douleur d'avoir tous ces fils dans ma position d'écoute, voir plus tard).

Le pire dans ce choix de conception est qu'il faut faire un compromis pour atteindre son plein potentiel : 3 alimentations différentes sont nécessaires : 2 alimentations 5V 3A, et un double +15-15.

Ainsi, pour tirer le meilleur parti de la Katana, il faut au moins quelques compétences en électronique (jouer avec des alimentations bricolées est potentiellement très dangereux si l'on ne sait pas ce que l'on fait), et il faut nécessairement ajouter environ 100 euros à son prix de base (pour obtenir les alimentations supplémentaires) et l'installation du lecteur Katana impliquera un schéma de câblage assez désordonné dans votre étagère électronique bien rangée.

LE SON

Trêve de bavardage, venons-en directement à la sonorité du DAC ALLO Katana.

En deux mots : résolution et quantité.

C'est la première fois que le mot "résolution" me vient à l'esprit pour décrire un équipement musical. La quantité de détails, la séparation instrumentale et la micro-dynamique sont inégalées dans le monde des DAC I2S. Je dirais même qu'il surpasse nettement mon principal DAC (Opera Consonance Don Curzio, Pro-Ject Pre Box S2 Digital) dans ce domaine. J'ai entendu de nombreux détails de ma musique dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence, et notamment, cela s'est produit surtout quand je ne faisais pas attention.

Quelques exemples : dans certains morceaux, j'ai entendu pour la première fois la queue de Charleston (Take Five), ou un fond d'orgue (Mammagamma). Ce DAC n'est donc pas détaillé, mais plutôt hyper détaillé.

Je suis le genre de personne qui aime entendre chaque détail subtil, mais l'expérience Katana ressemble à une séance de détail intensive. C'est parfois trop, et cela devient facilement fatigant.

Une autre qualité à double tranchant de ce DAC est qu'il est capable d'offrir une expérience extrêmement émotionnelle : comme toujours, c'est l'un des aspects qui me tient le plus à cœur (et c'est probablement là que les avantages d'être un Master DAC immunisé contre le jitter entrent en jeu). En l'écoutant, mes pieds ont commencé à taper sur le sol et j'étais totalement immergé dans le rythme.

Ce DAC attire l'attention. Il est impliqué, exigeant. C'est probablement ce que j'aime le plus, car le transport émotionnel qu'il est capable de transmettre est inégalé dans toute mon histoire d'écoute.
Mais c'est aussi ce que je n'aime pas.

C'est fatigant : le message musical contient énormément d'informations. Et, du moins pour l'instant, je ne peux pas tenir une session d'écoute de plus d'une heure sans avoir envie d'arrêter la musique et de me reposer. Enfin, comme avec tous les DAC très détaillés, la qualité de l'enregistrement est cruciale : les pistes lo-fi deviennent assez fastidieuses à écouter, car vous êtes exposé à tous leurs défauts.

J'ai discuté avec Allo de ces aspects et ils m'ont rapporté qu'ils avaient tous la même impression : puissant mais fatigant. Ils ont alors suggéré de laisser le DAC se roder pendant au moins 24 heures, et le DAC continuera à s'améliorer jusqu'à environ deux semaines d'utilisation.

Je ne suis pas un adepte du burn-in, principalement parce que je ne comprends pas bien les raisons d'un tel phénomène. Mais Ioan d'Allo explique que

"Nous avons plus de 20 capsules de film et 2 Suprecaps qui doivent être stabilisées. La période de rodage est de 2 semaines. Le Dac s'améliorera légèrement car les Supercaps ont besoin d'une période plus longue que les condensateurs à film. Comme un bon vin, le Katana s'améliore avec l'âge".

J'espère vraiment, et je n'ai aucune raison de douter des paroles de Ioan (d'autres produits Allo passés ont prouvé qu'ils s'amélioraient considérablement après un certain temps de gravure), que c'est effectivement le cas. Le Katana est à un tout autre niveau sur pratiquement tous les aspects du panorama I2S, et si le burn-in réduit réellement cet effet de "trop" qu'il apporte, c'est définitivement mon DAC préféré.

Je mettrai à jour mon évaluation après quelques jours d'utilisation pour confirmer si cela se produit effectivement, et quelle est l'ampleur du changement.

La dernière mention d'honneur revient au bas de gamme de ce DAC. C'est le meilleur bas de gamme que j'ai jamais entendu. L'une de mes basses préférées se trouve dans la chanson Allarme de CCCP, et c'est la première fois que je l'entends de cette façon. Si vous avez déjà entendu le DAC BOSS, c'est la même signature de basse, mais multipliée par 10 (je suppose donc que le supercondensateur joue un rôle, et que la différence est augmentée par l'étage de sortie).

Allo Katana Player

UNE COMPARAISON

Les candidats idéaux à comparer au Allo Katana DAC sont les DAC que je placerais dans la catégorie "Top-tier I2S DAC", à savoir :

Je vais exclure le TauDac (puisqu'il coûte environ 4 fois plus cher que les autres concurrents), et présenter la comparaison de la manière suivante :

Le DAC Allo Katana surpasse les concurrents en ce qui concerne les détails, le PRAAT (appelons-le rythme), la réponse des basses, le niveau de bruit de fond et la séparation instrumentale. Le TerraBerry est un choix plus approprié pour ceux qui souhaitent une expérience d'écoute "détendue", tandis que pour ceux qui recherchent un équilibre tonal global, l'ApplePi est probablement à préférer.

CONCLUSION

Le bon

  • Une musicalité fantastique
  • Hyperdétaillé : vous redécouvrirez même les morceaux que vous connaissez le mieux
  • Des basses étonnantes et puissantes
  • C'est le DAC le plus "impliquant" que j'ai jamais eu, pour moi c'est un plus.

Le Meh

  • Il ne convient pas à tout le monde et n'est pas totalement adapté aux débutants.
  • Pour en tirer le meilleur parti, 3 alimentations sont nécessaires
  • Il est tellement bon que pour certains il peut être "trop" (à vérifier après rodage).

 

Je dois admettre que le Katana est en soi une révélation, une expérience d'écoute "différente". C'est, sans aucun doute, l'équipement le plus intéressant pour les passionnés de musique, même s'il n'est pas à la portée de tout le monde (certaines compétences sont nécessaires pour en tirer le meilleur parti).

Le DAC Allo Katana peut être considéré comme le DAC le plus révélateur, le plus musical et le plus impliquant actuellement sur la scène, et ses qualités peuvent en faire soit l'amour absolu pour certains, soit une expérience d'écoute fastidieuse et écrasante pour d'autres. Je commence lentement à aimer l'effet de révélation qu'il m'offre.

Comme toujours, si vous aimez Volumio et que vous voulez vous procurer le Allo Katana DAC ou le Allo Katana Player, en les achetant dans notre boutique, vous soutiendrez notre projet bien-aimé.

Et vous recevrez également un bonus très sympa :
un code promo pour 4 mois de MyVolumio (qui est sur le point de recevoir le support de TIDAL, BTW...). Vous pourrez ainsi tester votre nouvelle Katana en streaming Hi-Res...

Je n'ai pas peur de dire que Volumio + MyVolumio + Katana Player est sans aucun doute le meilleur streamer de qualité actuellement sur le marché. 

 

MISE À JOUR 1

Errata corrige :

Il y a eu quelques erreurs dans ma critique (je les ai corrigées dans le texte principal, mais je les écris ici pour ceux qui aiment les différences) :

  • J'ai mentionné par erreur que "L'unité de microcontrôleur est programmée de manière à éteindre l'étage de sortie lorsqu'il n'est pas utilisé, ce qui permet d'économiser de l'énergie". Ce n'est pas vrai : le MCU ne peut pas éteindre l'étage de sortie, mais cela peut être fait manuellement en commutant un sélecteur sur la carte du microcontrôleur (J27, en supposant que vous n'avez pas alimenté l'étage Opamp séparément, auquel cas ce cavalier serait de toute façon réglé sur off, obtenant l'alimentation à partir de +-15 source externe).
  • J'ai indiqué par erreur qu'il y avait 3 façons d'alimenter le Katana, alors qu'il y en a en réalité 4 :
    - Alimentation simple (1 bloc d'alimentation de 5V 3A, connecteur USB de type C sur la carte MCU)
    - Double alimentation (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur Micro USB sur le Raspberry PI)
    - Triple Power (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur Micro USB sur le Raspberry PI + 5V 3A via les fils noir et rouge)
    - Quad Power (1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur USB type C sur la carte MCU + 1 bloc d'alimentation 5V 3A, connecteur Micro USB sur le Raspberry PI + 5V 3A via le fil noir et rouge + alimentation -+15)

L'alimentation quadruple est ce qui permet théoriquement d'obtenir la meilleure qualité sonore, bien qu'Allo précise qu'"une très bonne alimentation doit être utilisée pour obtenir de meilleurs résultats que nos régulateurs embarqués". Ainsi, ce qu'Allo recommande comme étant le meilleur SQ dans le manuel est en fait une alimentation triple, où aucun +-15 Volts n'a besoin d'être alimenté. Dans cette configuration, vous devez cependant câbler (et éventuellement souder, si vous aimez les travaux propres) deux fils d'alimentation transportant du 5V.

  • J'ai écrit que "les opamps sont généralement associés à des conceptions bon marché", mais il aurait été préférable d'écrire "les opamps sont généralement associés à un mauvais son"

J'ai maintenant laissé le Katana se consumer pendant environ 48 heures, et je fais d'autres séances d'écoute (détendues). Je prends le temps de comprendre si et comment les choses ont changé avec le processus de rodage, et je rapporterai mes impressions d'écoute. Entre-temps, j'ai découvert 2 superbes morceaux qui resteront dans ma liste de pistes de test pendant longtemps : Low de Lenny Kravitz et Opening de Philip Glass. Et devinez quoi : je les écoute via l'intégration native de TIDAL qui vient d'être lancée dans la version bêta de MyVolumio.

MISE À JOUR 2 

J'ai le Katana dans ma pièce d'écoute depuis 6 jours maintenant, donc l'effet "burn-in" devrait avoir fait son chemin dans mon unité (Allo déclare cependant que le Katana continuera à s'améliorer, bien que légèrement pendant 2 semaines). Avant de poursuivre, j'aimerais rappeler une fois de plus qu'il s'agit de mes opinions subjectives, et qu'elles doivent être prises en compte en tant que telles (même s'il est de mon devoir et de mon obligation éthique d'être aussi objectif que possible, étant donné la grande responsabilité que je ressens envers cette communauté).

Pour être honnête, je n'ai pas remarqué d'amélioration tangible après ce processus de rodage (à l'exception de la fatigue qui s'est légèrement atténuée). Ce qui a été immédiatement clair, cependant, c'est la différence de performance lors de l'alimentation en mode triple (3 X 5V 3A PSUs) : La Katana avec le triple PSU gagne encore plus de détails et de séparation instrumentale. Je me suis assuré d'écouter des pistes que je connais très bien, et pour chacune d'entre elles, j'ai entendu des instruments en arrière-plan que je n'avais pas remarqués (ou qui n'étaient pas si intelligibles) auparavant. Je suppose que le DAC bénéficie d'un bonus supplémentaire en termes de rapport signal/bruit, et l'effet est clairement audible.

Ce qu'il faut noter, c'est que l'alimentation du lecteur Katana de cette façon ressemble un peu à un rituel : d'abord allumer le Katana, puis connecter l'alimentation USB de type C à la carte MCU (en haut) et enfin (une fois que la LED de la MCU est allumée) allumer le PI. Ceux d'entre vous qui souhaitent brancher les 3 PSU sur une seule prise multiple et l'allumer et l'éteindre pour alimenter l'ensemble n'ont donc pas de chance (ou peut-être existe-t-il un moyen de le faire, mais je n'en ai pas connaissance).

Une autre expérience que j'ai faite a été de changer les programmes DSP de la Katana. Volumio permet (à partir des options de lecture) de changer le DSP du DAC à la volée, il est donc assez facile d'évaluer leur impact. Vous pouvez choisir entre différents filtres DSP, et j'ai trouvé mon bonheur avec le "Apodizing Fast-Rolloff Filter" (si je me souviens bien, c'est le filtre par défaut).


En ce qui concerne la désaccentuation, j'ai remarqué que la sélection de 44,1 kHz supprimait l'effet "dur" dans les aigus que je ressentais dans mon installation de studio. D'autre part, en sélectionnant cette valeur lorsque je joue sur mon équipement principal, j'ai eu l'impression de supprimer "la vraie affaire" du message musical (c'est pourquoi, sur mon installation principale, je n'utilise pas la désaccentuation en sélectionnant "Bypass").

Un autre aspect très positif de la Katana est la scène sonore 3D : la reconstruction spatiale (sur des pistes bien enregistrées) est excellente.

Un autre point que j'ai remarqué est que la Katana ne s'accordait pas très bien avec mon installation de studio, alors qu'elle donnait le meilleur d'elle-même dans mon installation principale. Pour moi, il semble que la Katana soit un de ces appareils qui nécessite une installation "adaptée" : si votre installation est du "côté fort", elle peut exacerber la tendance de la Katana à offrir de grands détails dans la gamme des aigus (ce qui résulte peut-être trop brillant et parfois dur). C'est ce que j'ai ressenti dans ma configuration Studio (qui est une configuration en champ proche, de type moniteur de bibliothèque, très généreuse dans le haut du spectre et avec peu de réponse dans les basses).

Mon installation principale rendait plutôt justice à la Katana, et l'équilibre global de toute la chaîne s'est traduit par une expérience d'écoute nettement agréable. Je voudrais encore une fois faire remarquer que la Katana a l'une des meilleures basses jamais réalisées, mais si l'on combine cela avec la grande quantité de détails dans les aigus, on obtient parfois que les deux extrêmes de la bande sont légèrement en évidence par rapport au reste.

Le mot qui me vient à l'esprit après 6 jours d'écoute avec le Katana est "réalisme". Ce DAC, plus que tout autre que j'ai écouté, me donne l'illusion de la réalité. Il y a eu un moment, alors que j'écoutais Dope Noir de Waldeck, où j'ai eu l'impression que ce que j'entendais était l'événement original réel : tout sonnait si "vivant" et "vrai". Je me souviens de ce moment comme l'un des rares "moments d'émerveillement" en Hi-Fi que j'ai eus ces derniers temps.

Ma conclusion avec la Katana est la suivante : c'est probablement le meilleur DAC I2S sur le marché à l'heure actuelle en ce qui concerne les détails, la PRAAT et le réalisme. La Katana donne le meilleur d'elle-même avec des pistes bien enregistrées, et si elle est réglée avec précision et avec une installation adaptée, elle offrira la "vraie affaire", ce que nous, audiophiles, recherchons toujours. Le seul problème, c'est que j'ai parfois eu l'impression d'en avoir "trop".

Quoi qu'il en soit, le Katana reste dans mon équipement principal, à la place de mon DAC de référence.

Remarque complémentaire : certains ont interprété mes propos sur le fait que le Katana n'est pas adapté aux débutants comme étant "réservé aux experts". Ce n'est pas le cas. Le Katana répondra aux besoins des novices (en particulier les joueurs prêts à jouer) et des bricoleurs, mais gardez à l'esprit que pour en tirer le meilleur parti, il faut de l'étude, de l'attention et un peu de souffrance (comme 3 ou 4 alimentations différentes et, par la suite, l'un des pires WAF de tous les temps).

MISE À JOUR 3

Bienvenue dans ce nouvel épisode de la "Katana Saga". Pour ceux d'entre vous qui ont perdu les épisodes précédents :
Allo, probablement le fabricant de DAC I2S et d'accessoires pour Raspberry PI qui a le plus perturbé le marché, s'est fixé un objectif audacieux : développer la meilleure implémentation sonore du DAC ES9038Q2M (l'une des puces DAC les plus appréciées sur le marché).
Ils ont pris pas mal de temps pour le concevoir et l'ont sorti fin juillet 2018 avec beaucoup d'attentes de la part de la communauté des audiophiles bricoleurs.

Katana a généralement été loué pour être un DAC extrêmement sonore, et j'ai écrit ma critique en concluant cela :
- Il ne convient pas à tout le monde, car il est intrinsèquement plus compliqué à utiliser que n'importe quel autre DAC I2S pour Raspberry PI.
- Il sonnait très très bien, mais sa signature sonore hyper-analytique était quelque peu fatigante

Deux semaines seulement après son lancement initial, Allo a arrêté la vente du DAC en expliquant qu'il avait besoin de le peaufiner. Les réactions allaient de la sympathie pour la décision d'Allo à l'extrême déception.

Le moment est arrivé et Allo a repris la vente de son Katana 1.2. Et les attentes n'ont pas faibli. Fin des épisodes précédents.

J'ai reçu le nouveau Katana il y a environ une semaine. Malheureusement, pour des raisons personnelles, je n'ai pas pu passer tout le temps que j'aurais voulu avec elle, mais j'ai tout de même totalisé une dizaine d'heures d'écoute.

J'ai encore besoin et envie de passer plus de temps avec, mais je souhaite partager mes premières impressions.

Comme certains d'entre vous le savent peut-être déjà, Katana est en fait constitué de 3 composants : la carte DAC proprement dite, une carte microcontrôleur et un étage de sortie.

Allo a décidé pour sa deuxième révision d'offrir 2 choix différents d'étage de sortie : THD (qui, d'après ce que j'ai compris, est réglé pour obtenir une fidélité maximale) et Qualité sonore (qui est plutôt réglé pour obtenir une signature plus euphonique). Je ne jugerai pas ce choix, tout ce que j'ai fait est d'écouter la Katana avec les deux étages de sortie.

Tout d'abord, clarifions une chose : Katana 1.2 a pour moi une signature sonore légèrement différente de celle de la version précédente. Mon seul (mais gros) reproche à la version précédente était que sa présentation hyper-détaillée entraînait facilement une grande fatigue. Cette nouvelle version, heureusement, est moins fatiguante que la Katana originale. Cet effet était particulièrement évident dans ma configuration de studio (une configuration de champ proche de type moniteur) où la version précédente était très dure pour mes oreilles, alors qu'avec la nouvelle version, j'ai pu facilement écouter pendant de nombreuses heures. La Katana offre toujours la présentation la plus détaillée qu'il m'ait été donné de voir de la part d'un DAC. Praat est toujours fantastique. Le bas de gamme est toujours excellent (peut-être même meilleur dans cette révision).

D'après mes premières impressions, il semble donc qu'Allo ait réussi à résoudre le problème de la fatigue sans faire de compromis sur d'autres aspects comme les détails et Praat. Cependant, le niveau de détail (opinion personnelle ici) peut parfois sembler trop élevé. J'ai toujours un sentiment mitigé à ce sujet. Avant la Katana, je pensais être le genre d'audiophile qui aime un haut niveau de détails. Maintenant, je n'en suis plus si sûr.

En ce qui concerne les deux étages de sortie : J'ai remarqué une légère différence entre eux, et mon préféré est celui de la qualité sonore. Je ne sais pas exactement pour quelle raison, car je n'ai pas pu identifier de distinction claire entre les deux.

Dans l'ensemble, je pense que les modifications apportées par Allo à Katana étaient positives et valaient la peine d'attendre. J'apprécie qu'ils assument la responsabilité de leurs erreurs (ils ont offert un support exceptionnel à tous les clients de Katana, et je sais que de nombreuses réactions ont été loin d'être amicales). Néanmoins, le Katana n'est pas un DAC pour tout le monde : outre la complexité de son fonctionnement (qui peut cependant être surmontée avec 20 minutes de lecture attentive du manuel), j'ai le fort sentiment qu'il conviendra principalement aux goûts des audiophiles ayant une forte préférence pour l'hyper-détail, alors qu'il pourrait décevoir ceux qui n'ont pas cette préférence.

Je vous ferai part de mes impressions dans une prochaine mise à jour.

Pistes d'essai :
Pink Floyd - Money (flac 24/96)
Stevie Wonder - Higher Ground (flac 24/96)
The Alan Parsons Project - Mammagamma (flac 16/44)
Tame Impala - Why won't they talk to me (flac 16/44)
Vivaldi - Le 4 stagioni - L'estate (flac 16/44)
CCCP - Allarme (flac 16/44)
Red Hot Chilli Peppers - Sir Psycho Sexy (flac 16/44)
Radiohead - Everything in its right place (flac 16/44)
Daft Punk - Giorgio by Moroder (flac 16/44)
Led Zeppelin - Since I've been loving you (flac 16/44)
Io sono un cane - Il corpo del reato (mp3 320)
Alabama Shakes - Don't Wanna Fight (flac 16/44)
Sebastien Tellier - La Ritournelle (flac 16/44)
The Dave Brubeck Quartet - Take five (DSD64)
Yonderboi - No Answer from Petrograd (flac 16/44)
Ezio Bosso - Unconditioned, following a bird "Out of the Room" (flac 16/44)
Bob Dylan - Mr. Tambourine Man (DSD64)
Moderat - A New Error (flac 16/44)
Richard Wagner - La chevauchée des Walkyries (DSD128)
The Rolling Stones - Sister Morphine (flac 16/44)
The Whitest Boy Alive - Island (flac 16/44)
Moon Duo - I've been gone (flac 16/44)
Royksopp - Remind Me (flac 16/44)
Le monde de la musique - Le monde de la musique (flac 16/44)
Pink Floyd - Wish you were here (flac 24/96)
Waldeck - Dope Noir (flac 16/44)
Rino Gaetano - E la vecchia salta con l'asta (flac 16/44)
Kraftwerk - Das Modell (flac 16/44)
Muse - New Born (flac 16/44)
Nina Simone - I put a spell on you (flac 16/44)
The Prodigy - Breathe (flac 16/44)
Tom Waits - Romeo is bleeding (flac 16/44)

 

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Principal
Amp : Naim Nait 5i
Enceintes : Sonus Faber Toy Tower

Studio
Amp : QUAD Artera
Enceintes : Axiom Audio M3

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À propos de Michelangelo Guarise

Passionnés. Hérétique. Profondément amoureux de la technologie et de la musique. Je vis à Florence, en Italie, où j'enseigne le design d'interaction et le marketing. Je suis le fondateur et le PDG de Volumio et j'adore chaque seconde de cette grande aventure. Mon matériel audio est un mélange étrange d'amplificateurs à lampes et d'amplificateurs numériques, tous construits par mes soins au cours de nuits d'hiver sans sommeil. Et je n'arrive pas à baisser le volume.

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